Vous avez intérêt à séparer vos comptes
En tant que travailleur indépendant, vous jonglez constamment entre vie privée et vie professionnelle, y compris sur le plan financier. Or, il faut savoir que la loi suisse exige que vous distinguiez parfaitement votre fortune commerciale et votre fortune personnelle. Autrement dit, il est illégal d’inclure des frais privés dans la comptabilité de votre entreprise.
Même si ce n’est pas obligatoire, il est fortement conseillé d’ouvrir un compte bancaire pour votre entreprise, séparé complètement de votre compte privé. Vous pouvez ainsi y gérer uniquement les transactions liées à votre activité professionnelle. En plus d’éviter des problèmes légaux, la séparation des comptes vous permet de maintenir une vision claire sur l’état financier de votre entreprise, comme sur votre situation privée, et préparer sereinement votre déclaration d’impôt (voir point 6).
Bon à savoir
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Les dettes de l’entreprise sont les vôtres
Lorsque vous travaillez en raison individuelle vous êtes lié à votre entreprise. La conséquence n’est pas sans importance: si la société a des dettes, vous êtes engagé personnellement auprès de vos créanciers et vos biens personnels pourraient être saisis.
Vous êtes responsable de votre prévoyance
Seule la cotisation au 1er pilier (AVS) est obligatoire pour les indépendants. La prévoyance professionnelle est facultative, tout comme le 3e pilier.
- Dès le début de votre activité, vous devez vous affilier à une caisse de compensation et cotiser au 1er pilier (AVS, AI, APG), à hauteur de 10% de votre revenu annuel. Vous contribuez ainsi à votre future rente de retraité grâce à l’AVS (assurance vieillesse et survivants), êtes couvert par l’AI (assurance invalidité) en cas d’invalidité et êtes protégé par l’APG (allocation perte de gain) lorsque des absences, liées à vos obligations militaires, votre service civil ou la naissance de votre enfant, ne vous permettent pas de générer du revenu.
- Contrairement à un salarié, vous n’êtes pas soumis à l’obligation de cotiser au 2e pilier (LPP). Cependant, vous pouvez le faire sur une base volontaire. C’est même recommandé car cela vous permet d’alimenter, au fil des années, ce qui pourra constituer un complément bienvenu à votre rente AVS, souvent jugée insuffisante pour assurer un train de vie satisfaisant. Pour ce faire, adressez-vous à plusieurs institutions de prévoyance professionnelle – appelées aussi caisses de pension – et comparez les plans proposés aux indépendants.
- Il est fortement conseillé de souscrire un 3e pilier auprès d’une banque ou d’un assureur, selon que vous choisissiez une prévoyance liée (3A) ou libre (3B). En tant qu’indépendant et si vous ne cotisez pas au 2e pilier, vous pouvez verser jusqu’à 20% de votre revenu annuel dans un 3e pilier A1 et le montant de votre choix dans un 3e pilier B, de type assurance-vie.
Bon à savoir
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Vous devez toujours tenir une comptabilité
Quelle que soit votre activité commerciale, vous êtes tenu, au regard de la loi, de suivre les finances de votre entreprise. C’est votre chiffre d’affaires qui en détermine le type.
- En dessous de 500'000 CHF, vous pouvez présenter une comptabilité allégée, comprenant uniquement vos recettes et dépenses, vos actifs et passifs, le décompte de vos prélèvements et vos apports privés.
- A partir de 500'000 CHF, vous devez tenir une comptabilité complète incluant un bilan, un compte de résultats et d’éventuelles annexes. Dans ce cas, il est vivement conseillé de solliciter l’aide d’une fiduciaire.
Dans les deux situations, votre comptabilité doit pouvoir être vérifiée. Vous devez donc prendre le soin de conserver précieusement – et pour une durée légale de 10 ans – tous vos justificatifs, c’est-à-dire l’ensemble de vos factures émises ou payées, de vos reçus, de vos contrats et bien sûr de vos relevés bancaires.
Sans employeur, mieux vaut s’assurer
Vous n’avez pas d’employeur, donc ne bénéficiez pas de certaines assurances liées au salaire. Soyez prévoyant et protégez-vous!
- Assurance accident (LAA). Vous êtes responsable de gérer votre propre couverture en cas d’accident, que ce soit dans le cadre professionnel ou privé. Vous avez deux options: ajouter cette option à votre assurance maladie (LAMal) ou souscrire une assurance accident privée.
- Assurance perte de gain maladie (APGM). En cas de maladie et donc d’impossibilité de générer du revenu, vous avez tout intérêt à vous assurer. L’APGM prévoit une indemnité journalière pendant ces périodes ce qui, même si le contrat prévoit toujours un temps d’attente non-couvert, peut être salvateur pour vous comme pour votre entreprise.
Bien sûr, s’ajoutent à ces assurances toutes les protections relatives à l’entreprise elle-même, ses locaux et son activité, telles que l’assurance de choses et l’assurance responsabilité civile (RC), mais aussi certaines options comme la protection juridique et la couverture en cas de vol ou d’atteinte à la personnalité sur internet. Pour vous aider, n’hésitez pas à demander de l’aide à un courtier ou un conseiller en assurances.
Anticiper, la clé pour gérer votre fiscalité
Comme les salaires, les revenus générés par une activité indépendante sont soumis à l’impôt. Plus précisément, le bénéfice net de votre entreprise est considéré comme votre revenu personnel et sera donc imposé. Vous devez donc l’annoncer dans votre déclaration d’impôt annuelle, au même titre qu’un salaire, un revenu de placement et sa fortune personnelle, et joindre les justificatifs comptables correspondant.
Pour éviter les mauvaises surprises, rappelez-vous que vous pouvez, d’une année à une autre, choisir de payer des acomptes.
Bon à savoir
Pour éviter les mauvaises surprises, rappelez-vous que vous pouvez choisir de payer des acomptes.
L’assujettissement à la TVA (taxe sur la valeur ajoutée) est obligatoire à partir d’un chiffre d’affaires annuel de 100’000 CHF, quel que soit la forme juridique de votre société. La règle vaut donc aussi pour les indépendants. Seuls certains rares secteurs font parfois exception, tels que les soins médicaux ou la culture.
Là encore, vous devez faire preuve d’anticipation. Si vos prévisions laissent penser que vous allez dépasser le seuil légal, il est attendu de vous que vous preniez l’initiative de contacter l’AFC (Administration fédérale des contributions) pour vous inscrire. Dès lors, vous devez rajouter la TVA – au taux correspondant à votre activité – dans vos factures. Vous reversez ensuite, à intervalles réguliers, de l’argent à l’AFC. Le taux perçu dépendra que vous ayez choisi un taux net ou un taux forfaitaire.
1. montant plafonné à CHF 36’882 en 2025